Enlace de desacarga de la tesis :
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UNIVERSITE PARIS III - SORBONNE NOUVELLE
INSTITUT DES HAUTES ETUDES DE L'AMERIQUE LATINE
MASTER EN ÉTUDES INTERNATIONALES
Spécialité Amérique Latine
parcours Affaires Economiques Internationales
MASTER 2 PROFESSIONNEL
Vers un nouveau modèle institutionnel d’une ONG spécialisée dans l’accompagnement
de jeunes créateurs d’entreprise : le Colectivo Integral de Desarrollo (CID)
Pérou
Mémoire présenté par Luis Villanueva
Anne Collin-Delavaud, responsable du Master 2 Professionnel
Eric Jamet, Directeur de la société Olo-one
Avant propos
Ce mémoire présenté dans le cadre du Master 2 Professionnel est le résultat de travaux d’enquête et d’audit réalisés à Lima pendant plusieurs mois début 2005 au sein d’une organisation non gouvernementale, le Colectivo Integral de Desarrollo (CID). Créée en 1990 à Lima, cette association se consacre à la création de micro-entreprises en offrant aux jeunes une formation en gestion et du microcrédit. Novateur, le Colectivo accompagne des jeunes dans cette démarche de création avec l’objectif de générer des affaires durables, de stabiliser des emplois voire même d’en générer.
Chaque année, des milliers de personnes travaillent dans le secteur informel et génèrent leur propre emploi, parfois même avec un statut de jeune entreprise informelle. 8% de la population péruvienne exerce comme employeur et parmi eux, 35 % sont des travailleurs indépendants. Le Colectivo a, peu à peu, mis en place un modèle de développement de jeunes entreprises adapté au contexte péruvien. Qu’elle soit urbaine ou rurale, une grande partie de la jeunesse, en dépit des efforts considérables réalisés ces dernières décennies au Pérou, souffre d’une scolarité incomplète voire inadaptée aux besoins.
La mission du Colectivo Integral de Desarrollo est donc de combler les lacunes qui empêchent le désir d’un jeune entrepreneur de créer, puis de stabiliser son entreprise au bout de quelques mois. Il apporte les premières bases de gestion, de comptabilité et de gestion de projet. Une fois cette formation acquise, le jeune entrepreneur pourra avoir accès à un microcrédit délivré par la même association, le CID. Au-delà de cette formation théorique et opérationnelle, l’accompagnement associatif cherche non seulement à améliorer la capacité de production mais aussi l’amélioration de la qualité de vie de ces jeunes en quête d’emploi sans oublier le renforcement du sentiment de réalisation personnelle.
Une enquête réalisée en 2006 par la société Apoyo, spécialisée dans des études statistiques au Pérou, a réalisé une étude pour valider les résultats obtenus par le Colectivo Integral de Desarrollo au cours des quinze premières années d’actions. Cette étude a montré que son action a eu un réel impact sur le taux d’occupation de la population économiquement active. En effet, les sociétés créées au sein des programmes soutenus par l’association enregistrent une durée de vie supérieure à la moyenne des petites et moyennes entreprises au niveau national. Entre 1999 et 2003, plus de 1139 entreprises (formelles ou informelles) ont été créés générant plus de 3000 postes de travail.
Il a été démontré que 40% des entreprises dont les responsables ont suivi le programme de formation ont une probabilité de durée de vie de plus de 12 mois. Les jeunes ayant participé aux programmes du Colectivo Integral de Desarrollo ont en moyenne 36,8% plus de postes de travail que ceux qui n’y ont pas participé. Mais aussi, 61,3% des bénéficiaires du Collectif ont des revenus supérieurs comparés aux revenus de ceux qui n’ont pas participé. L’amélioration de l’accès au crédit est une autre conséquence : 41% des entreprises créées ont accédé au crédit au lieu des 12% des autres entreprises (moyenne nationale) et 2,4 % pour les jeunes. (Apoyo-Octobre 2006).
Les résultats très encourageants à Lima ont permis de développer cette même méthode de soutien dans plusieurs villes du Pérou, outre Lima, Arequipa, Huancavilca, Cusco, Puno, Junin, Pasco et Ica comptent désormais des bureaux du CID. Les collaborateurs sont au nombre de 10 personnes tandis que 14 personnes travaillent dans le reste du pays et 2 à l’étranger. Rappelons l’importance de la recherche de financement au niveau national et international qui suppose un savoir faire exceptionnel des dirigeants du CID. Enfin, il faut souligner l’effort de communication lui aussi convainquant pour pouvoir atteindre tous les acteurs des programmes.
Pour mener à bien sa mission, le Collectif a, dès le début, lancé un programme numérique adapté pour gérer l’ensemble des candidatures et des programmes. La croissance et la diversification des activités imposent assez vite une évolution du système de gestion numérique. En effet, les faiblesses du système ont imposé des limitations au développement. La taille de l’institution et les exigences d’interaction entre les acteurs locaux, régionaux et internationaux requiert des outils informatiques adaptés et des gestionnaires bien formés pour compléter l’action des collaborateurs. Mais comment faire cette évolution ?
Grâce à un financement du PNUD pour la mise en place d’un nouveau plan informatique, le Colectivo Integral de Desarrollo m’a demandé de réaliser un audit de l’existant et de faire des propositions. Cette demande correspond à mes connaissances en gestion, en éducation et bien sur en informatique. Après 20 années d’expériences de consultant en Systèmes d’informations décisionnelles dans plusieurs sociétés péruviennes à Lima et internationales à Paris, j’ai travaillé à Lima plus de 3 mois à l’analyse des problèmes techniques et organisationnels du CID. Un rapport a été présenté au PNUD en Avril 2005.
Mes études récentes, des séminaires de DEA en anthropologie à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine m’ont permis de mettre en évidence l’importance des nouvelles technologies de l’information, la diffusion rapide de l’internet au Pérou (26,7%) de la population contre 25% pour l’ensemble de l’Amérique latine mais aussi la relation difficile entre les attentes de formation pour faire sortir de nombreux jeunes des drames de la pauvreté. L’initiative exceptionnelle du CID doit être replacée dans le contexte d’un pays de plus de 30 millions d’habitants qui a connu de fortes crises économiques et politiques occasionnant un retard de développement difficile à rattraper. Lima comptait au moment de la création du CID en 1990, 6 millions habitants, la métropole en compte aujourd’hui 8 millions d’habitants dont plus de 50 % de jeunes de 15 à 30 ans en quête d’un emploi.
Apres des études en éducation grâce à l’enseignement à distance à l’Université Catholique de Lima, en 2009, j’ai pu me rendre compte de la nécessité de combler les difficultés de l’éloignement des centres éducatifs situés en majorité dans les grandes villes pour réfléchir à la nécessité du développement éducatif pour tous en particulier dans le domaine professionnel. Mes compétences en informatique me permettaient de faire la passerelle entre formation pédagogique et outil de travail. Le développement des nouveaux outils de communication devaient servir à venir au secours de ces milliers de jeunes mal préparés à la vie professionnelle en leur apportant un minimum de connaissance en gestion et comptabilité. La bonne volonté et le courage au travail ne suffisent pas. Relier le monde pédagogique au monde informatique devenait une priorité. C’est pour cela qu’il m’est apparu indispensable de finaliser mes études en sciences sociales en développant cette expérience acquise ces dernières années.
Dans le cadre du Master2 Professionnel, Etudes internationales, spécialité Amérique latine, parcours Affaires économiques internationales, il m’est donné la possibilité de valider mes acquis théoriques et de réaliser ce mémoire. Dépassant le cadre du rapport d’audit de 2005, j’ai été amené à proposer une nouvelle approche opérationnelle de la gestion informatique pour faciliter la gestion et la croissance des activités à travers le Pérou et même au-delà dans plusieurs pays voisins.
Après avoir rappelé en guise d’introduction, le contexte local de la situation de l’emploi des jeunes à Lima et au Pérou, le premier chapitre présente la nouvelle plate-forme technologique mis en place dans les années qui ont suivi l’audit. Elle met en évidence les enjeux des inscriptions et les services proposés qui découlent la demande socio-économique des candidats. Cette expertise des problèmes organisationnels va au-delà du domaine technologique, elle touche en effet le mode de fonctionnement « par projet » du CID. Ce mode opératoire génère un grand nombre de demandes de court et moyen terme, qui s’exécute en parallèle avec des objectifs segmentés par programme.
Le second chapitre développe une proposition de changement organisationnel via la création d’un Institut Technologique qui aurait pour objectifs d’optimiser l’administration des ressources du Colectivo Integral de Desarrollo, de renforcer son intégration dans la société en intégrant les jeunes à des mécanismes de formation professionnelle reconnus par l’Education Nationale Péruvienne. Avec ce changement institutionnel, il s’agit aussi d’envisager un accompagnement des jeunes entrepreneurs sur du plus long terme. L’expérience pionnière de création récente d’un Institut technologique à Puno, dans un des départements les plus pauvres du pays sera déterminante.
Enfin, faisant suite au plan informatique mis en place ces dernières années, le Colectivo Integral de Desarrollo prévoit la mise en place d’un « Portail éducatif ». L’étude de ce projet pilote sera l’objet du troisième chapitre. Dispersé dans plusieurs départements du Pérou et désormais présents dans plusieurs pays étrangers, le CID doit pouvoir compléter sa gestion opérationnelle mais aussi proposer des nouveaux cours à destination d’élèves éloignés.
L’ensemble de ce mémoire met en évidence l’indispensable lien entre les technologies numériques et le besoin de formation à distance. Il nécessite des gestionnaires de système informatique très préparé mais aussi des enseignants capables de répondre aux exigences de l’enseignement à distance et à la nécessité d’adapter le contenu pédagogique.
Les limites de ce travail sont dues à l’éloignement de Lima, mais aussi aux activités professionnelles parisiennes qui me laissent peu de temps pour rechercher des expériences éventuellement comparables à travers le monde. Je souhaite que ce mémoire puisse être le départ d’échanges avec des institutions qui ont acquis une expérience de formation à distance. Elles sont plus nombreuses en Amérique latine qu’en France à proposer cette rencontre.
mercredi 21 juillet 2010
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